Fortement contestée, la liaison entre les divorces, délinquances juvéniles et la monoparentalité est une question qui revient souvent. Quelles que soient les raisons de l’argumentation, plusieurs études et articles ont prouvé bien le contraire, ou du moins, le fait que le lien existant entre ces trois variantes n’est pas aussi facile à déceler qu’on le pense. Les idées reçues sont cependant, elles, toujours là, et c’est bien le sujet de cet article basé sur une recherche de déviance sociétale, est-ce que la délinquance juvénile est réellement plus présente dans un environnement où les parents sont divorcés, et où l’un des parents gère l’éducation seul(e) ?
L. MUCCHIELLI pose les vraies questions
Dans son article périodique, « Monoparentalité, divorce et délinquance juvénile : une liaison empiriquement contestable (2001) » l’auteur L. Mucchielli revient sur la déviance sociétale qui fait suite au divorce des parents, puis à une gestion parentale unique d’un seul côté de l’ex-couple, ou même partiellement par la deuxième personne. Dans ces écrits, l’auteur explique de façon concise que les transformations que subit de plus en plus la famille contemporaine, qui sont citées dans son article comme suit :
- Premier point, étant la désinstitutionnalisation du mariage ;
- Deuxième point étant l’absence du père.
Sont à analyser plus profondément. Il continue ensuite ses explications en se basant sur des études concrètes réalisées en France et en Suisse. L’auteur reste, pendant un long moment dans son article, à la recherche d’un lien entre le divorce ou bien la famille dissociée et le taux de délinquance juvénile. Il en résulte, néanmoins, une approche très intéressante par rapport au sujet, L. Mucchielli conclut relativement tôt dans son analyse que la délinquance juvénile n’est pas définitive dans une famille monoparentale, ce qui est assez logique, néanmoins, il affirme aussi que celle-ci résulte bien plus de la détérioration relationnelle entre le parent et son enfant, la précarité des conditions de vie est aussi un point très important qui pousse souvent, d’après lui, les jeunes délinquants à passer à l’acte.
L’environnement, un acteur principal dans la délinquance juvénile
Le divorce n’est pas réellement une source de délinquance juvénile, néanmoins, il est souvent le sujet d’une multitude de problèmes sociaux que doit gérer le parent seul. La détérioration des liens familiaux, surtout entre les conjoints et les enfants, laisse cependant un arrière-goût amer qui provoquera, au fil du temps, dans la plupart des cas, la création d’environnements toxiques pour les enfants. Ce n’est pas systématique, mais là où la pauvreté existe, il est très facile de comprendre pourquoi certaines familles monoparentales ont du mal à gérer, et surtout, à aider leurs enfants. L’absence du père joue un rôle fondamental selon L. Mucchielli, les mères qui élèvent leurs enfants seules sont, en général, dépassées entre le travail, la gestion des besoins de leurs enfants et les différents problèmes sociaux, un problème majeur, étant le regard de la société sur celles-ci, qui n’est pas du tout aisé à supporter, ce dernier entraîne même potentiellement des dépressions nerveuses qui handicapent les jeunes femmes à la recherche de travail.
Les enfants délinquants sont souvent le résultat d’une famille dissociée
C’est faux. Aucune étude ne valide ce type d’argumentations, le fait est cependant, que sur le plan affectif, il est vrai que l’absence totale d’un des parents peut être difficile, voire impossible à combler par l’autre partie. L’une des recherches faites par Wells et Rankin en 1991 à la recherche de corrélations entre les délinquances juvéniles et la création de nouvelles familles monoparentales varie entre 1 et 10 et les présupposés affectent grandement les résultats. Il est alors assez facile de pointer du doigt plus logiquement, toute influence du contexte socio-économique et environnemental.